Illustration de Kei Lam
La bulle des parents

Comment aider mon enfant qui se décourage et n'a pas confiance en lui ?

Comment aider un enfant qui répète toujours "je n'y arriverai jamais", qui se décourage ou se trouve nul à la moindre difficulté ?

SR
Sandra R., maman de Liv 6 ans
05 janvier 2021

Ma fille a bientôt 7 ans et n’a pas confiance en elle. Elle ne veut plus aller à l’école. Et elle a beaucoup de souci de concentration. Que faire pour l’aider ?

1. Identifier le blocage

Quand on n’aime pas l’école, le soutien des parents est essentiel et tous les moments sont bons pour être à l’écoute de ce qui pose un problème. Il y a aussi bien sûr cette astuce efficace qu’adoptent beaucoup de parents : une sortie ou une soirée pyjama à la maison avec un camarade de classe. Pendant un repas ou une promenade, on peut aussi aborder le sujet de l’école et laisser la parole se libérer. « Lors de la pause pique-nique d’une de nos balades à vélo, j’ai appris par le meilleur ami de mon fils que ce dernier se faisait embêter par le “phénomène” de la classe… » explique un parent. Une autre maman a offert à sa fille un jeu de maîtresse et lorsqu’elle joue à faire la classe, elle l’entend et la voit décharger son coeur. « Ça lui fait un bien fou ! » raconte-t-elle. Quand on le peut, il faut aussi être le plus possible présent à l’école. Accompagner les sorties scolaires permet de sentir l’ambiance de la classe et de comprendre les craintes de son enfant. Un malaise provoque souvent des blocages. La peur du regard des autres ou de mal faire déconcentre et amène souvent l’enfant à perdre le fil de ce qu’il doit faire en classe.  

AC
Anthony C., papa de Lenny 9 ans
23 mars 2020

Il n’ose rien faire de peur d’échouer. J'ai peur qu’un jour il ne veuille plus aller à l’école ! 

Il est nécessaire de comprendre le « pourquoi » de ce comportement, mais surtout de s’employer par des moyens concrets à augmenter son estime de soi. Les parents doivent agir tout en finesse car un enfant qui se déprécie est un enfant qui, avant tout chose, a besoin de soutien à la maison.
1. Pourquoi ce comportement ?

La peur de l’erreur et des moqueries en sont souvent la cause. Alors, pour que votre enfant ne craigne plus l’échec et donne de la valeur à ce qu’il fait, pourquoi ne pas lancer à la maison quantités de challenges chronométrés ? Il se mettra au défi d’améliorer son score sans être soumis au regard des autres (lire à voix basse une page entière de son livre préféré, réciter l’alphabet à l’endroit puis à l’envers, toucher ses pieds avec ses mains jambes tendues, tenir sur une jambe les yeux fermés…). Ces jeux lui donneront une image positive des difficultés et lui feront comprendre que faire de son mieux est plus important que de gagner. Cela fonctionnera encore mieux si vous vous lancez, vous aussi, quelques défis personnels amusants !

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2. Apprendre à gérer stress et émotions

Nos enfants aiment discuter en tête-à-tête avec leurs parents, en cuisinant, en se promenant… Ces moments-là sont précieux pour aller « à la pêche » aux émotions en lui expliquant, exemples à l’appui, que nous sommes tous confrontés à des moments de stress et que c’est normal. « Mon enfant était très stressé dès qu’il s’agissait de s’exprimer devant la classe. Je lui ai parlé de ma crainte de prendre la parole en réunion et de ma façon de faire. J’ai pris l’habitude de me représenter l’image mentale de mon coin de verdure préféré, en respirant cinq fois à fond. Lui décrire en détail ce qui se passait pour moi dans ces instants a été un déclic. Il a compris qu’en portant son attention sur un autre plan, il pourrait relativiser ces petits événements de son quotidien qui l’enquiquinent ! » Dans ce même esprit et en cas de problèmes relationnels à l’école, on peut proposer à son enfant de faire « le dessin qui permet de sortir de soi ce qui agace ». C’est une autre bonne façon de digérer les soucis de la vie.

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3. Des appréciations sincères

Les enfants ont besoin de se sentir importants, de sentir qu’ils sont aimés et en sécurité à la maison. Les messages positifs ne sont pas négligeables quand on doute de soi. On peut les exprimer tout simplement, sur des Post-it placés sur la porte de sa chambre (tu es formidable, je suis avec toi à 100 %, j’ai confiance en toi…). S’amuser en duo au jeu de la confiance en soi est aussi une bonne façon d’apprendre à se connaître ! Seul point important : être vrai ! Nos enfants détestent les flatteries et les félicitations vides de sens.  

SM
Sonia M., maman de Wassim 8 ans
01 mars 2020

Tous les soirs, au moment des devoirs, j’entends le même refrain : “Je suis nul, c’est trop difficile pour moi…” 

La persévérance et l’accompagnement parental sont indispensables pour permettre à un enfant de trouver en lui ses propres forces, d’avoir une bonne opinion de lui-même et une attitude positive.
1. Des occasions de réussir 

Pour le mettre en valeur, rien de tel qu’impliquer son enfant dans des tâches familiales à la maison et le féliciter de ses efforts et succès dans l’accomplissement de ses missions. La lecture de livres à son petit frère, un appel hebdomadaire à ses grands-parents, veiller à ce qu’il y ait de l’eau fraîche en permanence dans le réfrigérateur… Mieux vaut fixer des petits objectifs et dès que l’un est acquis, en ajouter un nouveau. Cela lui permet de voir que son parent lui fait confiance et qu’il a la capacité de réussir bien des choses, en toute indépendance. S’il oublie ou bâcle sa mission, nous les parents devons aussi prendre l’habitude de parler avec des messages en « je » : « je trouve que » ou « je crois que tu as oublié », plutôt que « tu as oublié ». Parler en son propre nom permet de communiquer sans donner d’ordre, chose non négligeable quand on s’adresse à un enfant qui n’a pas confiance en lui. 

2. Avoir une bonne opinion de soi 

Pour encourager un enfant à se dégager des pressions négatives, les « c’est trop difficile pour moi », voici une bonne idée de parent : mettre en valeur une de ses belles créations, dessin, poème, mandala ou photo. L’exposition de ses œuvres sur la porte afin tout visiteur puisse les admirer et les commenter permettent à un enfant de reconnaître ses réussites dans d’autres domaines que ceux de l’école. 

3. Écouter son corps

De plus en plus de parents pratiquent le yoga et portent de l’intérêt aux mouvements qui font du bien au corps et à la tête. Ces derniers n’hésitent pas à transmettre leur savoir à leurs enfants avec des petits exercices d’étirement tout simples, qui font immédiatement du bien !

  • Hausser les épaules, s’immobiliser pendant 5 secondes puis revenir à la position normale à répéter 3 fois.
  • Pencher lentement la tête sur le côté gauche, puis sur le droit pour essayer de poser l’oreille sur l’épaule.
  • Rouler lentement les épaules 5 fois dans un mouvement circulaire, une fois vers l’avant, une fois vers l’arrière. 
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PB
Pierre B., papa de Victor 7 ans
30 août 2020

 Il est de plus en plus renfermé, ne veut plus faire de sport et quand je lui demande ce qu’il voudrait faire comme activité, il me répond qu’il ne veut rien faire ! 

La maîtrise de soi est une compétence qui permet de dompter l’anxiété et les élans anti-sociaux. C’est donc à nous parents de donner aux enfants des occasions de connaître des succès. Ils leur procureront un sentiment d’efficacité personnelle, qu’ils auront envie de partager.
1. Prendre conscience de ses compétences

Vélo, corde à sauter, foot en duo… Quelle activité sportive pratiquée sans effort par mon enfant me permettra de lui faire remarquer son endurance, sa souplesse, son agilité ? Le plaisir du jeu sportif en famille permet de relativiser la peur de l’échec. C’est autant de belles occasions de lui montrer qu’il a du talent : « quelle belle maîtrise de tes freins !  Quand j’étais petit, j’étais bien moins fort à la balle que toi ». Un enfant peut aussi tout à fait apprendre à réparer son vélo ou installer une sonnette sur sa trottinette. La mécanique ou le bricolage en passionne plus d’un !

Timoto y arrive presque tout seul - Dès 4 ans
Un nouveau héros fantaisiste proche des enfants de 4 à 6 ans
2. S’auto-encourager

Les histoires ou les films sont d’excellents supports pour discuter, notamment du tempérament des personnages. Avec l’histoire de Pinocchio, par exemple, et plus particulièrement le personnage Jiminy Cricket : n’aimerait-il/elle pas, comme Pinocchio, s’inventer un gentil compagnon imaginaire avec une petite voix que personne ne pourrait entendre sauf lui ? Elle l’aiderait ou lui montrerait ses forces… Par ce moyen, un enfant peut arriver à comprendre qu’il a cette petite voix en lui, ce pouvoir qui lui permet de s’auto-encourager : « je suis capable », « je sais le faire », « je sais demander de l’aide quand c’est nécessaire ». La confiance en soi se fabrique aussi dans la tête grâce, par exemple, à une image mentale qui barre en rouge les idées qui fâchent, rendent triste ou inquiètent.

3. Apprécier l’aspect social de certaines activités  

Théâtre et chorales font beaucoup de bien à un enfant peu enclin aux sports collectifs. L’esprit de groupe est primordial pour atteindre l’objectif, celui de se produire lors d’un spectacle. Chacun soutient l’autre et le stress devient ici une émotion positive ! On y libère ses émotions en s’affirmant et en général les parents ne reconnaissent pas leurs jeunes anxieux quand ils les récupèrent à la sortie des cours !

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3 histoires pour comprendre d’où vient la confiance et de quoi il s’agit, et pour appréhender les différents types de confiance.

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