Accident de pipi à l’école
Mon fils de 3 ans était propre avant les vacances de la Toussaint. Depuis la rentrée, les accidents à la sieste se multiplient. À la maison il fait rarement pipi la nuit. Je pense qu’il doit énormément boire à la cantine, il me dit qu’il fait pipi avant d’aller dormir. Je me dis que ça va passer mais en même temps ça me tracasse.
Après une matinée intense et un bon repas, les enfants sont souvent épuisés et tombent dans un profond sommeil à l’heure de la sieste, d’où ces accidents. Cela ne vaut bien sûr pas le coup de se tracasser car comme beaucoup d’enseignants le disent, ce n’est qu’une question de temps. En attendant, certains parents coopèrent avec l’Atsem : soit en prenant en charge le lavage du drap mouillé, soit en proposant que leur enfant porte une couche juste pour le temps de sieste, ce que bien des enseignants acceptent puisque la propreté n’est plus désormais une condition de scolarisation… De nos jours on s’adapte aux enfants !
Mon fils est en PS et l’ATSEM le gronde quand il fait dans sa culotte. Dernièrement, on l’a à peine changé après un accident de caca, avant de déclarer que c’était un gros dégoutant devant toute la classe !
Il ne faut pas croire qu’il est anodin pour un enfant d’avoir des accidents de pipi à l’école. C’est très désagréable « d’avouer » son problème de fuite… surtout quand on lui dit qu’il devait penser à demander… « J’ai décidé de le rassurer en lui faisant un exposé sur le fonctionnement de sa vessie » explique un papa. « Chez le bébé, c’est facile, la vessie se vide automatiquement quand elle est pleine. Quand on grandit, c’est notre cerveau qui apprend à reconnaître les signes d’une vessie pleine. Il envoie le message à la vessie de retenir le pipi jusqu’aux toilettes ! » Quand on lui exploqie cela, un enfant comprend mieux qu’à l’école, il faut prendre très au sérieux le premier « signal du pipi » et courir aux toilettes pour ne pas risquer d’y arriver à trop tard. Il est bien aussi de lui préciser qu’aller aux toilettes avec les autres enfants, même quand on n’en a pas envie est recommandé… juste histoire de s’habituer à vider sa vessie sans attendre qu’elle soit pleine.
Rappelons que le rôle de l’ATSEM (agent territorial spécialisé des écoles maternelles) est complémentaire à celui de l’enseignant(e) et qu’il est dans la plupart du temps rempli à merveille. Les enfants se sentent en sécurité en compagnie de « leur » ATSEM, qui fait souvent des prouesses pour que tout se passe bien. Quelques bases sur la justesse des mots à employer quand on parle de propreté à un enfant de cet âge leur manque sans doute un peu parfois. Penser que marquer l’esprit d’un enfant en le grondant, agir en l’humiliant devant les autres est efficace, c’est faux, surtout au sujet de sa vessie ! Faire des raccourcis entre la saleté et nos déchets d’être vivant est aussi une erreur, tout comme faire de la psychologie de bazar : « tu as fait parce que tu voulais voir ta maman… »
Associer des accidents de toilette répétés à un manque de maturité psychologique est douloureux pour un enfant. Pour cette raison, il arrive qu’on refuse temporairement de l’accueillir à l’école. C’est une discrimination, et vu le nombre de parents touchés par ce problème, il est important de connaître la loi. En effet, tout enfant de 3 ans (2 ans et demi pour certains) a droit à la scolarité, qu’il pleure, refuse de faire la sieste… ou encore oublie d’aller aux toilettes !
Dès que je vois ma fille de 3 ans sortir de l’école, je sais qu’elle a eu un petit accident… En effet, elle n’arrive pas à s’adapter au manque d’intimité des toilettes ouvertes de l’école… Ça se passe à la chaîne, ils sont 25 dans sa classe, alors pas le temps de s’occuper de ça plus que ça !
Il a pris l’habitude de fermer la porte, pour qu’on le laisse tranquille aux toilettes ! Vers 3 ou 4 ans, c’est normal. « Tu as droit à ton intimité ! » C’est ce que nous devons dire à un enfant qui refuse le rituel des toilettes porte ouverte ou sans porte, et qui a régulièrement des accidents de caca dans sa culotte. Cependant, il faut aussi trouver avec lui une solution. Et s’il laissait la porte des toilettes ouvertes à la maison ? « J’en ai fait un jeu avec ma fille de 4 ans, afin qu’elle se détende : je lui ai demandé de chanter bien fort pour que je l’entende de loin », raconte une maman. Elle chante la comptine Une souris verte, en mettant son prénom à la place du mot souris ! Rigolade à la maison et succès total à l’école, où elle a fait des émules ». Chanter est toujours un excellent anti-stress… La chorale-toilettes, voilà une bonne façon d’oublier la contrariété des toilettes sans portes !
Bien des parents ont partagé la vidéo de cette enseignante japonaise montrant à ses petits élèves comment s’essuyer proprement, après leur passage aux toilettes. Prendre le temps de faire soi-même cette séance « vie pratique » peut être vraiment utile pour apprendre ces gestes intimes à son enfant, en toute décence. L’enseignante japonaise est assise sur une petite chaise. Elle fait face à ses élèves. Tous ont un couple de ballons-fesses accroché au dos de leur chaise. À l’aide d’une lingette, avec un déroulé lent et précis, dans l’esprit de la recherche d’autonomie chère à Montessori, l’enseignante montre les gestes à adopter pour s’essuyer proprement aux toilettes et acquérir des gestes hygiéniques parfaits ! L’attention des enfants est à son comble. Voilà une belle leçon de respect de leur intimité, qui donne envie de la faire sienne !
Ma fille de 8 ans est en panique à la sortie de l’école. Son besoin d’aller aux toilettes est si urgent que l’on doit s’arrêter dans un café ! Elle m’a confié qu’avec ses copines, elles ne vont jamais aux toilettes de l’école : ça sent mauvais et les garçons les embêtent !
Dans la plupart des écoles, la question « toilettes » est un grand classique des récriminations parentales. « Nos enfants ne peuvent pas les utiliser car il n’y a pas de papier », « mon enfant se retient d’y aller car elle a peur d’y être embêtée » « ça sent si mauvais qu’aucune camarade ne veut lui tenir la porte pendant qu’elle est aux toilettes… ». Trois actions peuvent être entreprises pour montrer aux enfants qu’ils ne sont pas abandonnés à leur triste sort :
- Lancer une pétition en s’inspirant de celles qui circulent déjà sur le net à ce sujet.
- Avoir toujours dans la poche des mouchoirs en papier, pour remplacer le papier manquant aux toilettes.
- Et pour le camarade qui tiendra la porte : proposer des lingettes rafraîchissantes parfumées…
Dans les écoles où l’on pratique la pédagogie coopérative, tous les sujets et toutes les idées sont discutés lors du conseil des élèves, notamment celui des toilettes. « Chacun peut aller aux toilettes librement, à condition de ne pas gêner la classe », explique un enseignant. Chaque semaine, il y a un responsable des toilettes qui veille à ce que tout se passe bien. Les enfants ont décidé par exemple d’aller aux toilettes à tour de rôle. Ils doivent donc vérifier qu’un autre n’y est pas déjà, sinon ils seront rappelés à l’ordre par les autres élèves lors du prochain conseil. Le responsable a aussi son mot à dire quand les enfants s’embêtent aux toilettes durant la récré ». Pourquoi ne pas profiter de la journée mondiale des toilettes, qui a lieu tous les 19 novembre, pour inventer des pancartes humoristiques à afficher dans les toilettes, rappelant qu’il faut les tenir propre, etc. ? Une idée à souffler à son enfant pour qu’il en parle à son enseignant…