Téléphone portable pour enfant : à quel âge & comment ?

Nos enfants pianotent sur notre portable dès le plus jeune âge. Même si c’est très amusant de les voir si doués, il est conseillé de limiter cet usage pour prévenir l’addiction. « Ma fille de 2 ans sait trouver et ouvrir l’application qui lui permet de regarder les photos de la famille ! ». Vidéos, photos, partager, customiser, se téléphoner pour un oui ou pour un non, tout cela est désormais banal. Pourtant, il est indispensable de continuer à poser un cadre, des règles à l’utilisation du portable. Première règle essentielle pour les plus petits : ne jamais utiliser un portable hors de la présence de quelqu’un. On évite ainsi qu’il fasse un numéro au hasard et appelle n’importe qui, ou encore qu’il prenne des photos à notre insu et au sien.

Il y a des moments où lorsqu’on est parent, le fait de savoir que son enfant peut appeler en cas de souci ou vice-versa est essentiel. Sur un trajet court, souvent après l’école, beaucoup d’enfants circulent seuls passés 10 ans. Le téléphone portable peut alors rendre de fameux services. « Son prof de danse n’avait pas vu le temps passer et au lieu de m’inquiéter, un simple petit coup de fil m’a rassuré… ». Les situations de ce type sont nombreuses. Mais le téléphone ne résout pas le problème à 100 % car les enfants oublient souvent d’envoyer des messages à leurs parents ! Une bonne astuce de parents : prêter, uniquement pour ces jours-là, un vieux portable avec carte prépayée.

De nos jours, tout se banalise et posséder un téléphone portable dès le CM2 ou à l’entrée en 6^e est un phénomène courant. Cet appareil doit être bien choisi car à cet âge on perd souvent ses affaires et on fait parfois passer son plaisir avant tout. « À voir le fils de 10 ans de ma voisine regarder une série sur son smartphone tout en marchant vers l’école le matin le cartable sur le dos, j’ai compris ce qu’il fallait faire ou ne pas faire » explique ce papa. « Le premier portable pour ma fille est complètement basique, on l’a acheté d’occasion, avec un forfait limité. » La simplicité du matériel évite de jouer au grand trop tôt !

Le forfait bloqué est le meilleur ami de celui qui acquiert un premier téléphone mobile ! On commence ainsi par apprendre à gérer sa consommation. Voici le témoignage d’une adolescente de 15 ans, fine connaisseuse : « Vers 12 ans, si tu n’as pas des parents trop laxistes, c’est très rare d’avoir ton smartphone. Et même pour ceux qui en ont un, c’est sans 4G et 16 Gigas de mémoire maximum dessus. Pour ton premier smartphone, tu n’en as pas besoin. Ce que tu veux, c’est surtout avoir des jeux et prendre des photos. » Le forfait bloqué est essentiel, notamment pour stopper ou freiner la consommation de vidéos Youtube dont les enfants sont parfois accro trop tôt.

Mettre un contrôle parental sur le téléphone de nos enfants est très recommandé. Les opérateurs ont tous des offres pour bloquer l’accès à certains sites. Les offres sont tellement nombreuses qu’il vaut mieux se renseigner auprès d’autres parents pour gagner du temps. Il faut quand même garder en tête que n’importe quel smartphone peut se connecter à internet et qu’aucun contrôle parental n’est efficace à 100 %. Le grand intérêt du contrôle parental consiste à limiter le temps de connexion à internet du smartphone.

Espionner ce que fait son enfant sur son téléphone ne peut que lui donner une envie : faire des choses interdites, en cachette, souvent sous l’incitation de copains-copines. La pression sociale joue un rôle important car on peut vouloir dépasser les limites imposées, pour faire comme les autres copains. « J’ai bien aimé quand la cousine de ma fille de 11 ans lui a raconté ses déboires sur les réseaux sociaux. Elle les appelait “embrouill’land” » explique une maman, qui s’est emparée de cette expression pour expliquer à sa fille l’impact que peut avoir le partage d’une photo ou d’une émoticône sur les personnes visées.

Discuter, montrer l’usage que l’on fait soi-même de son portable, voilà ce qui fonctionne le mieux pour apprendre à son enfant les bons usages du téléphone portable. Par exemple, refuser de partager une image qui ridiculise quelqu’un. « Mon fils m’a raconté la chute d’un copain devant le collège : tout le monde l’a pris en photo avant d’aller l’aider. J’ai réalisé l’importance de parler avec lui de ces pratiques nouvelles, souvent humiliantes. » Comprendre ce que toucher à l’intimité d’une personne signifie, savoir faire preuve d’empathie, parler d’un contenu choquant est un processus de réflexion qui fait grandir. Rappelons aussi que certains enfants trichent sur leur âge pour s’inscrire sur un réseau social… Or, en France, la loi impose à tout mineur âgé de 13 à 15 ans une autorisation parentale pour pouvoir ouvrir son compte personnel.

Quand on offre un smartphone à son enfant, c’est qu’on considère qu’il est digne de notre confiance. C’est sans doute aussi parce qu’on ne veut pas le priver de cet outil censé favoriser l’amitié. Il est évident que cela s’accompagne de règles :

• ne pas publier des photos de la famille, des professeurs, ou de qui que ce soit juste pour s’en moquer ;
• avoir une utilisation qui n’empiète pas sur les autres activités ;
• éteindre son portable le soir ;
• ne jamais l’utiliser pendant les repas.

« J’ai demandé à ma fille de 13 ans de créer un groupe familial sur WhatsApp. Ça l’a aidée à mieux saisir la différence entre ce qui était privé et public ». Plutôt que d’avoir les codes d’accès du téléphone de son enfant pour tout vérifier, lui apprendre à être un bon utilisateur est bien plus productif. « C’est un apprentissage comme un autre ! » constate un parent philosophe.   

Pour rappel : depuis la rentrée 2018, le téléphone portable est interdit à l’école, sauf en cas d’urgence ou dans des conditions autorisées