Les devoirs à la maison : bien s’organiser, aider… oui mais comment ?
S’il vous plaît, j’ai besoin de conseils et d’un peu de réconfort ! Les devoirs du soir avec mon fils de 9 ans, c’est l’enfer ! Avec lui, les devoirs sont toujours « nuls », il n’arrive pas à rester concentré plus de 5 minutes sur un exercice, il me supplie de les faire après le dîner… et forcément, il oublie d’en faire la moitié ou les bâcle !
La notion du temps est importante dans l’organisation des devoirs. Quelle en sera la durée ? Faut-il faire des pauses ? Une chose est sûre, la méthode « plus vite tu t’y mets, plus vite tu seras débarrassé », que l’on a tous tendance à dire, n’est pas la bonne. Mieux vaut fixer des durées raisonnables, comme en classe. En effet, les professeurs veillent à faire des pauses fréquentes de quelques minutes (temps de distribution de cahier, recherche d’un livre, de matériel) car ils savent que leurs élèves en ont besoin pour se détendre avant de reprendre le travail. Le temps moyen de concentration d’un enfant est d’environ 10 minutes au CP, 15 minutes au CE et 30 minutes au CM. Ce temps varie bien sûr en fonction du tempérament d’un enfant et de son intérêt pour ce qu’il fait. Pour avoir une idée précise de la capacité réelle de concentration de notre enfant, on peut chronométrer le temps pendant lequel il reste plongé dans un livre (il faut le faire plusieurs fois et faire une moyenne ensuite). Sa capacité de concentration est souvent bien plus courte que ce qu’on pensait !
La plupart des enseignants donnent des devoirs à l’avance, cela permet d’organiser le travail à la maison. Et si on proposait à son enfant de gérer son planning du jour ? On écrit les tâches à effectuer sur des Post-it et on les range en deux colonnes : colonne « à faire », colonne « fait ». « Mon enfant aime organiser son “mur de travail” et surtout déplacer son Post-it d’une colonne à l’autre quand un travail est fini… ça l’aide à voir qu’il avance ! Je n’oublie pas de le féliciter : encore un devoir de fait, bravo, tu te débrouilles bien ! ». Pareil pour les activités difficiles : sont-elles « intéressantes », « très faciles » ? Voilà des choix qu’on peut laisser faire à son enfant. Suivre ses envies du jour rend toujours le travail plus léger.
Faire ses devoirs à n’importe quelle heure du jour ou se retrouver surchargé de travail, ça peut très vite faire paniquer. « Deux fois par semaine, ma fille de 10 ans fait du basket après l’école et n’est à la maison qu’à 18h30. Ces jours-là, je lui prépare un plateau-devoirs, prêt pour quand elle rentre. Elle adore réviser ses leçons tranquillement, en grignotant des tartines ou croquant sa pomme. Puis elle a sa soirée libre pour lire au lit ! ». Les rituels sont importants pour éviter le stress de la leçon pas apprise pour le lendemain : un horaire à respecter, un déroulement à suivre, bien adaptés au planning hebdomadaire souvent très rempli de nos enfants. Pour optimiser la séance de travail, deux bonnes habitudes à prendre avant de commencer à travailler :
- se déconnecter du monde extérieur en faisant dix grandes respirations profondes et en ne pensant qu’à l’air qui circule en soi…
- boire un grand verre d’eau bien fraîche ! En fin de journée, nos enfants sont souvent déshydratés, ce qui n’est pas bon pour leur cerveau !
Ma fille est en CE1. Comme elle travaille dans sa chambre, elle a toujours moyen de se distraire au lieu de travailler. Si je me fâche ? Elle m’accuse de ne pas l’aider comme le font les autres parents… vous savez, ceux qui font les devoirs de leur enfant à leur place. Mais moi, je suis contre !
Un enfant n’a pas toujours les bonnes idées pour se simplifier la vie, c’est pourquoi travailler seul dans sa chambre n’est pas souhaitable, sauf pour ceux qui font de l’excellent travail en solo. « Pourquoi rabâcher toutes tes tables de multiplications, alors qu’il n’y a que deux résultats sur lequel tu butes ? » fait remarquer une maman à sa fille. « Maintenant que tu sais les quatre premiers vers, je te mets au défi d’en ajouter un cinquième et de les réciter en moins d’une minute » propose ce papa. Ici les parents aident leurs enfants à acquérir de la méthodologie, celle qui permet au travail d’être fait vite et bien ! Une autre méthode est aussi très appréciée des enfants pour retenir leurs leçons. C’est le « mind mapping » (ou « carte mentale ») qui peut s’adapter à toutes sortes de matières.
Être ensemble, petits et grands réunis autour de la table du séjour fait aussi partie du bon « savoir-faire » ses devoirs. Sans frère et sœur, on peut aussi inviter un copain ou une copine de classe à venir travailler à la maison certains soirs. N’hésitons pas à profiter de cette « réunion de travail » nous aussi : ouvrir notre courrier ou passer sa commande d’épicerie sur internet… L’ambiance de travail allège sa charge. Et quand l’un des travailleurs a besoin de tranquillité, il se fabrique une cloison avec une pile de livres et pose sur ses oreilles un casque audio… sans son !
Quand on fait répéter ses leçons à un enfant, il est important de s’assurer qu’elles sont bien comprises, veiller à vérifier que tout est bien su, sans s’agacer ou se moquer en cas d’erreur. Par exemple, si un enfant répond que le Canada est en Europe, on peut lui demander où et quand il l’a appris... Se rappelle-t-il du moment où ses camarades et lui ont parlé de ce pays en classe ? Revoit-il la carte du monde dans sa tête ? Petit à petit, l’information juste reviendra dans sa mémoire, sans qu’il ait perdu confiance au passage ni vécu le stress d’un interrogatoire agressif. En cas de « panne sèche » et de leçon mal révisée : demandons à un enfant s’il a utilisé la bonne stratégie, s’il a besoin de notre aide ou bien d’une révision plus poussée tout seul. Son erreur sera ainsi vécue comme une étape et non comme un échec. Les mots qui font du bien et donnent du cœur à l’ouvrage évitent que les devoirs ne virent au cauchemar !
Je n’ai pas trop le temps de m’occuper des devoirs. En général, ma fille de 8 ans les fait à l’étude. Mais si vous avez quelques astuces pour que je l’aide le week-end ou pour lui faire répéter sa poésie pendant que je prépare le repas, je suis preneuse !
Bouger est une chose difficile à faire en classe… et si simple à faire à la maison. En quoi est-ce utile ? Les enfants ne sont-ils pas suffisamment agités, pour en rajouter ? C’est ce que l’on pourrait penser, et pourtant… l’efficacité de cette technique est éprouvée ! Bouger aide à canaliser l’attention d’un enfant, oxygène son cerveau et donne du rythme à ce qu’il doit mémoriser. On n’hésite donc pas à le faire marcher, sauter, pédaler pour faire ses devoirs. Quelques idées à adapter suivant l’âge et le travail du soir :
- Inverser les rôles : l’enfant devient le professeur et vous l’élève. Il expliquera la leçon en marchant et en parlant fort comme il le voit faire en classe.
- Réviser sa poésie en la transformant en show musical. Le parent fait une vidéo sur son téléphone et laisse son enfant en mode « visionnage-répétition-révision » autant de fois que nécessaire.
- Allongé au sol, votre enfant pédale 10 fois en avant et en arrière en comptant de 10 en 10, puis 5 fois en comptant de 25 en 25 (ou tout autre exercice de calcul mental à réviser).
Plutôt que de rester assis à un bureau en faisant ses devoirs sans entrain, pourquoi ne pas inviter son enfant à travailler autrement, en se servant de l’une des 8 intelligences correspondant à son profil dominant ? Il inventera un jeu de cartes avec tous les personnages du récit qu’il doit présenter en classe, interviewera tous les membres de la famille pour les classer suivant des critères d’âge, de taille, de distance, ou fera une frise chronologique de tous les animaux de la maison (vivants et décédés). Il y a bien sûr encore mieux : organiser une balade du dimanche à thème, pour réviser par exemple des notions de géométrie en jouant à l’architecte dans la ville.