Illustration de Kei Lam
La bulle des parents

Endormissements tardifs et manque de sommeil… je cherche des solutions !

KD
Karim D., papa de Thelma 7 ans
02 avril 2020

Ma fille de 7 ans n’arrive pas à s’endormir. Une fois la lumière éteinte, elle se relève sous n’importe quel prétexte : elle a mal à la tête, elle a soif, elle veut un dernier câlin… Résultat, elle s’endort tard et notre exaspération monte… L’ambiance des soirées s’en ressent !

Les couchers tardifs et irréguliers sont la hantise des parents, à juste titre car avec le manque de sommeil, ils ont un effet négatif sur les résultats scolaires et la bonne humeur d’un enfant. Seule solution : peaufiner la préparation de ce moment clé de la journée, afin que votre enfant apprenne à gérer son endormissement en toute autonomie.
1. Les rituels du soir

On ne le dira jamais assez, les rituels sont les amis du sommeil. Après le repas, un enfant a besoin de jeux calmes. Les écrans, les courses-poursuites, les sauts sur le lit surexcitent le cerveau, ce qu’il faut donc éviter. C’est à nous parents de veiller à ce que l’ambiance « tourne bien » au moment du coucher. La maison se met en mode « calme » : moins de lumières, bruits en sourdine (tons de nos voix et appareils de toutes sortes compris). L’enfant doit apprendre à s’endormir seul. Bien organiser tout le petit matériel lié à ses rituels d’endormissement permet ainsi d’éviter ses sollicitations superflues, qui agacent tant les parents. Après le dernier baiser du soir, et sur le principe du « aide moi à faire seul » de la pédagogie Montessori, on liste donc ce petit matériel d’une voix tranquille. Puis c’est au tour de son enfant : « L’eau est là, le doudou est là, la photo de maman et papa est là si je veux leur faire un bisou… » Ainsi de suite pour la veilleuse, les rideaux tirés qui transforment la chambre en une cabane de nuit bien tranquille, etc. L’air de rien, cette même litanie énoncée chaque soir incite les enfants à gérer seuls leur endormissement, car ils ont dans leur chambre tout ce qui est réconfortant… « parents compris » !

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2. Un horaire stable

Il est parfois tentant de laisser son enfant dépasser l’heure du coucher le soir. Or, une fois suffit pour qu’il prenne l’habitude d’attendre son parent pour s’endormir… Il veut par exemple attendre le bisou de maman, les soirs où elle rentre tard, ou « gratte » 30 minutes en attendant que papa vienne lui faire un dernier câlin à la mi-temps du foot… L’emploi du temps des parents ne doit pourtant pas empiéter sur le rituel du soir des enfants. « Chaque soir, le rangement de la vaisselle dans le lave-vaisselle sonnait le signal de son incursion dans la cuisine pour me voir… », raconte un papa qui rentre et dîne souvent tard avec la maman. « Je suis désormais plus discret quand je range la cuisine. Sa mauvaise habitude a cessé. Et j’attends qu’il soit profondément endormi pour lui faire son bisou du soir. ». Attendre son parent est source d’excitation et déclenche souvent l’insomnie du soir, au contraire du câlin qu’on lui fait quand il est endormi. On le voit souvent sourire, heureux de ressentir cette visite… sans qu’il se réveille pour autant !

3. Un tableau des réussites

C’est une bonne technique pour renforcer un comportement de manière positive. Ce tableau des réussites s’adresse à des enfants de plus de 5 ans, capables de comprendre quels avantages ils vont retirer de ce « contrat ». Votre enfant inscrit ses initiales dans le tableau imprimé sur une feuille, sur l’oreiller « endormissement réussi », quand c’est le cas. En fin de semaine, vous et votre enfant faites le compte : 5 oreillers avec ses initiales donnent droit à un privilège (une sortie cinéma, son plat préféré au prochain dîner, un ami à inviter à dormir à la maison un samedi soir…).

SL
Sandra L., maman de Romain 7 ans
16 avril 2020

Mon garçon de 7 ans, super joyeux et dynamique dans la journée est très anxieux au moment de s’endormir. Il va vérifier si la porte d’entrée est fermée à clé, au cas où des voleurs viendraient, il a peur que son papa (qui rentre tard) fasse de mauvaises rencontres… J’ai l’impression que plus je le rassure, plus il angoisse ! 

Cette inquiétude est classique chez un enfant de 7-8 ans. Fini le temps de la peur du loup, l’angoisse nocturne fait craindre les voleurs et tout bruit suspect inquiète. Impossible dans ce cas-là de plonger dans le sommeil. Le parent doit bien sûr rassurer, mais surtout aider son enfant à trouver comment modérer ses craintes ».
1. Peur d’être seul(e) avec soi-même

Un enfant demande de laisser la porte ouverte, en négocie l’ouverture au centimètre près… qui ne l’a pas déjà entendu, au moment d’éteindre la lumière ? Vers 7-8 ans, les enfants sont des curieux : ils veulent entendre leurs parents, savoir ce qu’ils font. Ce « doux brouhaha des parents » est un moyen d’éviter que les bêtises ou les difficultés relationnelles de la journée ne prennent des proportions trop importantes dans l’obscurité. L’apprentissage de la solitude au coucher demande d’installer le calme en soi. Pour cela, on peut lui apprendre à pratiquer seul d’amples inspirations, en posant sa peluche préférée sur son ventre : on la regarde se soulever à l’inspiration et s’abaisser à l’expiration. Cette occupation relaxante libère l’esprit et éloigne l’excitation de la journée, sans avoir besoin de parents avec soi.

2. Aborder la peur en paroles et en actes

Quand un enfant déclare qu’il a peur des voleurs, le rôle d’un adulte, parent ou non, est de le rassurer, sans tenter de le raisonner en tenant ce genre de propos : « C’est idiot d’avoir peur, ici on ne craint rien ». Mieux vaut juste le faire rire en lui disant que les voleurs seraient bien stupides de venir ici, alors que la maison est pleine de gens et de téléphones pour appeler la police. On peut aussi l’aider à trouver par lui-même les moyens de soulager ses peurs. « Demain tu devras me trouver au moins trois idées rigolotes pour faire fuir un horrible voleur qui débarquerait dans ta chambre ». Il imaginera toutes sortes de défenses (coussin à jeter à la figure, sifflet près de son lit pour appeler les parents, lampe de poche pour l’aveugler…). Dédramatiser une situation la met à distance ! Ses idées « géniales » anti-peur sont là pour lui démontrer qu’il a en lui la capacité de réguler ses émotions. 

NF
Naïma F., maman de Zoé 4 ans
30 avril 2020

J’ai lu plein de témoignages de parents au sujet des mobiles qui projettent des lumières et seraient super efficaces pour endormir leurs enfants. Pour moi, ce n’est pas le cas… Ma fille de 4 ans n’arrive à s’endormir qu’avec moi à ses côtés et en tenant mon bras.

Garder son parent près de soi encore un peu, c’est si bon ! C’est souvent pour cette raison qu’un enfant réclame son parent pour s’endormir. Entre l’école et la garde post-scolaire, le planning de la semaine laisse en général très peu de temps partagé aux parents et aux enfants en soirée. Ce fait doit être pris en compte et veiller à donner à son enfant de quoi se ressourcer auprès de nous avant de s’endormir est important.
1. Les balades imaginaires

Quand on sent que son enfant a besoin d’un peu plus d’apaisement que d’habitude, pourquoi ne pas tenter cette technique de relaxation ? On décrit une balade imaginaire et pendant ce temps, notre enfant la visualise dans sa tête, yeux fermés. « J’arrive avec toi près d’une rivière... Nous regardons l’eau… et nous imaginons que le courant emporte tous nos petits soucis… Ils filent avec les feuilles tombées des arbres… Le courant les emmène très loin jusqu’à la mer… et nous continuons à nous promener dans la nature en écoutant les oiseaux… le bourdonnement des abeilles… le clapotis de l’eau… » Chacun accommode la suite de la balade à sa façon, en pensant à laisser de longs blancs entre chaque évocation. Les images, notre voix sont comme des potions magiques qui reposent l’esprit. Ensuite, pour s’endormir seul, on lui propose de se repasser sa balade avec nous dans sa tête… et ainsi, il ne nous quitte pas vraiment.

2. Gardiens sonores ou lumineux

Pas une année sans qu’un nouvel accessoire assurant le bon endormissement d’un enfant n’arrive sur le marché : peluche lumineuse, mobile qui projette des lumières sur le mur ou fait des cris d’oiseaux, guirlandes clignotantes… Ces objets ne font pas de miracles, mais peuvent (comme tout nouvel équipement arrivant dans la chambre d’un enfant) le distraire et lui faire oublier les angoisses du soir. Il nous faut juste être vigilants quant aux ampoules. Les veilleuses équipées de LED peuvent perturber le sommeil d’un enfant en raison de la lumière bleue qu’elles produisent, aussi stimulantes que la lumière du jour.

3. Objets magiques

L’attrape-rêves est un bel objet, facile à fabriquer avec son enfant, tout en lui rappelant ses vertus. L’attrape-rêve capture toutes les mauvaises pensées, elles s’accrochent dans les fils qui s’entrecroisent tels une toile d’araignée et le lendemain, il suffit d’aérer la chambre pour qu’elles s’en aillent. L’autre chasse-peur est liquide… « Mon fils de 5 ans n’a plus peur de la nuit depuis que je lui ai fabriqué sa potion magique anti-monstres. C’est un vaporisateur dans lequel j’ai versé de l’eau de fleur d’oranger bio diluée dans de l’eau de source et il en a dessiné l’étiquette. Nous avons enfin retrouvé des soirées tranquilles, avec notre super-héros qui chasse les vilains avec son pistolet, et ne sort plus de son lit ! »

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