Comment réagir face aux crises de colère d’un bébé 1-3 ans : nos conseils
Les crises de colère chez les bébés de 1 à 3 ans peuvent être déconcertantes pour les parents, mais elles font partie intégrante du développement de l'enfant. Quelles sont les origines de ces crises de colère, comment réagir de manière appropriée et comment accompagner votre enfant après la crise pour favoriser son développement émotionnel ? Faisons le point.
Pourquoi bébé fait-il des crises de colère ?
Pour comprendre pourquoi son bébé de 2 pique des crises de colère incontrôlables, il est essentiel de s’interroger sur les aspects suivants :
- Développement émotionnel : les bébés passent par une phase de développement émotionnel intense au cours de leurs premières années. Ils apprennent à reconnaître et à exprimer leurs émotions, mais leur capacité à communiquer verbalement est limitée. Les crises de colère peuvent être un moyen pour eux de s’exprimer.
- Frustration : les bébés ont des besoins fondamentaux tels que la nourriture, le sommeil, l'affection, et l'exploration de leur environnement. Lorsque ces besoins ne sont pas satisfaits immédiatement, cela peut provoquer de la frustration. Étant donné qu’ils ne peuvent pas encore communiquer efficacement, ils réagissent souvent par des pleurs et des colères pour exprimer leur mécontentement.
- Apprentissage : les crises de colère font partie du processus d'apprentissage de l'enfant. Elles lui permettent d'explorer et de comprendre ses émotions. En traversant ces moments difficiles, les enfants apprennent progressivement à faire la distinction entre leurs désirs et leurs besoins, ce qui est essentiel pour leur développement ultérieur.
- Réactions aux limites : les enfants ont besoin de limites et de règles pour se sentir en sécurité. Parfois, une crise de colère peut survenir lorsque les parents fixent des limites claires, comme refuser un jouet supplémentaire ou mettre fin à une activité. C'est une réaction normale à la découverte des limites de leur monde.
- Développement cognitif : à mesure que les bébés grandissent et que leur développement cognitif progresse, ils commencent à explorer leur indépendance. Ils peuvent vouloir faire des choses par eux-mêmes, mais leur capacité à le faire peut être limitée. Cela peut entraîner des frustrations et des colères.
- Communication limitée : comme mentionné précédemment, les tout-petits ont une communication limitée. Ils ne peuvent pas toujours exprimer verbalement ce qu'ils ressentent ou ce dont ils ont besoin. Les crises de colère peuvent être leur moyen de communiquer leur détresse.
En somme, les crises de colère chez les bébés sont une réponse normale à la frustration, aux besoins non satisfaits et au développement émotionnel en cours. Les parents jouent un rôle crucial en aidant leur enfant à traverser ces moments difficiles en les comprenant, en les soutenant et en les guidant dans l'apprentissage de la gestion de leurs émotions.
10 conseils pour réagir face aux crise de colère d’un bébé de 1 à 3 ans
Face à la crise des 1 an comme aux autres, il est essentiel de savoir comment réagir de manière calme et bienveillante. Souvenez-vous d’une chose : un bébé de 12 ou 18 mois n’est pas insupportable sans raison !
Voici 10 conseils pour vous aider à gérer ces moments délicats tout en favorisant son développement émotionnel : comprendre ses émotions, utiliser les bons mots pour communiquer, afficher une attitude sereine, détourner son attention, respecter les limites, être présent physiquement, proposer des alternatives, éviter les distractions, faire preuve de patience et lui enseigner la gestion émotionnelle. Autant de pistes pour réagir à une colère sans risquer de l’aggraver.
Comprendre les émotions de votre bébé
Comprendre ses est une étape cruciale pour faire face aux crises de colère. Il est essentiel de reconnaître que ces crises sont une manière pour votre tout-petit d'exprimer ses émotions, car il ne peut pas encore les articuler verbalement. En comprenant ce qui déclenche la colère de votre bébé, que ce soit la frustration, la fatigue ou d'autres facteurs, vous serez mieux préparé à y réagir de manière appropriée. Cela signifie que lorsque vous faites face à une crise de colère, vous ne voyez pas seulement un enfant en détresse, mais vous comprenez qu'il essaie de communiquer quelque chose qui le perturbe.
Utiliser les bons mots
Utiliser les bons mots est une autre stratégie efficace pour gérer les crises de colère de votre enfant. Parlez-lui de sa colère de manière apaisante en utilisant un langage simple et doux. Vous pouvez lui dire des phrases telles que "Je vois que tu es contrarié" ou "Tu es en colère, n'est-ce pas ?" L'objectif est de lui donner les mots pour exprimer ses émotions et de l'aider à les reconnaître. Évitez de paraître agacé ou impatient, car cela ne ferait qu'aggraver la situation. En utilisant un langage apaisant, vous montrez à votre bébé que vous êtes là pour le soutenir et l'aider à comprendre ce qu'il ressent.
Afficher une attitude sereine
Maintenir un visage paisible est également crucial en cas de crise de colère. Même si la situation peut être stressante, essayez de garder un visage serein. Votre réaction calme peut aider à apaiser l'émotion de votre enfant. S’il voit que vous êtes agité ou en colère, cela peut intensifier sa propre colère. En restant calme, vous lui montrez que vous êtes un point d'ancrage stable dans son monde, ce qui peut le rassurer.
Détourner l’attention de votre enfant
Dévier l'attention de votre bébé est une stratégie utile pour prévenir ou apaiser les crises. Si vous remarquez qu'il commence à s'énerver, essayez de le distraire en lui proposant quelque chose de positif. Cela peut être un jouet intéressant ou même une chanson joyeuse que vous chantez ensemble. L'idée est de changer son état d'esprit en lui offrant une alternative agréable à sa frustration.
Respecter les limites
Respecter les limites est un équilibre délicat. Bien qu'il soit important d'être compréhensif envers votre bébé, il est tout aussi essentiel de maintenir des limites claires. Expliquez calmement pourquoi certaines choses ne sont pas possibles tout en restant ferme. Cela lui permet d'apprendre les règles et les limites, ce qui est essentiel pour son développement.
Être présent physiquement
Offrir de la proximité physique, même lorsque votre bébé semble vous repousser, est une manière de lui fournir du réconfort lors d'une crise. Une étreinte douce, des caresses ou simplement rester près de lui peuvent lui procurer du réconfort et l'aider à se calmer. Votre présence physique peut être un puissant apaisant pour votre tout-petit.
Proposer des alternatives
Proposer des alternatives est une autre stratégie pour gérer les crises de colère de votre bébé. S’il est contrarié parce qu'il ne peut pas avoir quelque chose qu'il veut, essayez de lui offrir une alternative acceptable. Par exemple, s'il veut un jouet qui n'est pas disponible, proposez-lui un autre jouet tout aussi intéressant. Cela peut l'aider à détourner son attention de ce qui le contrarie.
Éviter les distractions
Éviter les distractions telles que les écrans ou les friandises pour calmer les émotions de votre bébé est important. Ces distractions peuvent créer une dépendance et ne résolvent pas le problème sous-jacent. Il est préférable de travailler avec votre bébé pour comprendre et gérer ses émotions plutôt que de les étouffer avec des distractions.
Faire preuve de patience
Soyez patient et réconfortant, car les crises de colère peuvent durer un certain temps. Restez à ses côtés jusqu'à ce qu'il se calme naturellement. Votre soutien et votre compréhension sont essentiels pour aider votre bébé à traverser ces moments difficiles.
Enseigner la gestion émotionnelle
Enseigner la gestion émotionnelle à votre bébé est un aspect important de la parentalité. Utilisez ces moments de crise comme des occasions d'enseigner à votre bébé à gérer ses émotions. Montrez-lui des techniques de relaxation simples, comme la respiration profonde ou le fait de se serrer dans les bras, pour l'aider à se calmer. Vous contribuez ainsi à développer ses compétences émotionnelles et à lui apprendre à gérer ses émotions de manière saine.
Accompagner bébé après la crise de colère
Comment calmer la crise de colère d’un bébé de 8 comme de 3 mois ? Il est essentiel de l'accompagner pour l'aider à se calmer et à retrouver son équilibre émotionnel. Voici quelques pistes :
- Maintenir un environnement apaisant : après la crise, assurez-vous que l'environnement de votre bébé est calme, sécurisé et confortable. Évitez les stimulations excessives et les distractions qui pourraient aggraver son agitation.
- Restez calme : gardez votre calme et maintenez un visage serein. Votre réaction calme peut aider à apaiser l'émotion de votre bébé.
- Offrez un réconfort physique : proposez une étreinte douce, des caresses légères ou simplement restez près de votre bébé pour lui procurer du réconfort physique. Le contact corporel peut être apaisant et rassurant.
- Soyez attentif à ses besoins : observez les signaux de votre bébé et répondez à ses besoins. Il peut avoir faim, soif, être fatigué ou avoir besoin d'une couche propre. Prenez le soin de satisfaire ses besoins fondamentaux pour l'aider à se sentir en sécurité.
- Proposez des objets réconfortants : offrez-lui son doudou, sa sucette ou un biberon d'eau s'il est en âge de boire. Ces objets familiers peuvent aider à le calmer.
- Rétablissez la routine : si la crise de colère a perturbé la routine de votre bébé, essayez de la rétablir. Les bébés se sentent en sécurité lorsqu'ils savent à quoi s'attendre, alors suivez les rituels habituels.
- Encouragez la communication : même si votre bébé ne peut pas encore parler, soyez attentif à ses gestes, ses expressions faciales et ses sons pour comprendre ses émotions. Parlez-lui doucement pour l'aider à se sentir compris.
- Pratiquez la patience : chaque bébé est différent, et certaines crises peuvent être plus longues ou intenses que d'autres. Soyez patient et attendez qu’il se calme naturellement.
Et surtout, souvenez-vous : chaque crise est une opportunité d'apprentissage. Observez ce qui déclenche les crises de colère de votre bébé et ajustez votre approche pour répondre à ses besoins émotionnels. Les crises peuvent être des moments d'enseignement et de renforcement du lien entre vous et votre bébé.
Pas un jour sans que mon bébé de 15 mois ne fasse une grosse colère, et il n’y a rien à faire pour le calmer…
« Qu’est-ce qui t’arrive ? » C’est souvent de cette façon que l’on interroge son bébé qui se met en colère. Il n’a malheureusement pas les mots pour vous expliquer son désarroi. Le ton de votre voix est alors capital. S’il sent de l’inquiétude ou de l’agacement dans votre voix, il sera désemparé. Mais si vous compatissez en parlant de sa colère à la troisième personne : « Oh cette colère, qu’est-ce qu’elle est embêtante ! Comment va-t-on faire pour la faire partir ? », alors votre bébé verra que vous êtes à son écoute. Il saura que l’émotion qui le dépasse a un nom et que vous êtes là pour tenter de l’en délivrer.
Même si votre bébé vous repousse, il a besoin de vous dans ses moments-là. Seul sur son tapis de jeu, il va taper, crier, et la tension qui l’habite continuer à monter. Si vous l’aidez à réorganiser son petit monde interne en restant à ses côtés, en lui caressant le dos, sans lui parler, juste en « chantant » en envoyant des « o » dans l’air, lèvres fermées, votre bébé comprendra qu’il n’est pas abandonné et que vous êtes à ses côtés et la colère va pouvoir « s’évader ».
Mieux que quiconque, votre bébé sait lire sur votre visage ce que vous pensez tout bas (colère ou inquiétude). Pour cela, tout en le calmant, fixez un point lointain en gardant un visage serein. Une « zen attitude » qui évitera qu’un croisement de regards relance la colère.
Elle pique des crises de colère terribles pour un rien, même toute seule ! Elle est capable de hurler quand un jouet lui résiste !
C’est une astuce qui marche à presque tous les coups : dévier l’attention d’un tout-petit dès le premier cri de fureur. Cela n’a rien de laxiste, c’est au contraire une façon d’éviter que la colère ne devienne un réflexe, à un âge où les émotions sont difficiles à contrôler. Par exemple, s’il crie chaque fois que son yaourt est fini car il en veut encore, évitez la colère qui peut suivre en faisant n’importe quel geste tonique (« clap clap », frapper dans vos mains, « toc-toc », tambouriner du doigt la table), au premier froncement de sourcil. Même chose pour l’installer dans sa poussette. Avant qu’il ne se « cabre » en hurlant, attirez son attention vers quelque chose qu’il aime particulièrement (un gros camion, la sirène des pompiers, le gentil chien du voisin). Si votre voix est joyeuse, la contrariété laissera place à l’excitation de la nouveauté.
La pédiatre et pédagogue hongroise Emmi Pikler (1902-1984) fut à l’avant-garde de l’accompagnement au bon développement des capacités du bébé. Pour elle, tout doit être expliqué aux bébés, émotions comprises : « Je vois que tu n’es pas content. Je peux peut-être t’aider », direz-vous à un petit qui s’énerve en tentant d’insérer un cube dans sa boîte à formes… Les mots doivent être simples, l’objet du mécontentement clairement défini et des propositions faites : guider la main pour insérer le cube plusieurs fois de suite puis, si le bébé continue à ne pas y arriver tout seul, lui proposer un autre jeu qu’il sait faire tout seul. Les cris et la colère n’ont rien de bon dans un apprentissage, aussi simple soit-il !
Votre bébé déteste être dérangé dans ses jeux pour être changé ou habillé. Pour empêcher que la situation ne dégénère, un simple rituel lui permettra de rester serein durant ces moments peu intéressant pour lui. Annoncez à votre bébé qu’il est temps de le changer en insistant surtout sur le plaisir qu’il aura à écouter la ritournelle de sa boîte à musique, celle qui ne sert que pour cette occasion. Pour l’habiller, chatouillez et nommez chaque partie de son corps tout en lui enfilant le vêtement, ou faites des mimiques rigolotes… Faire des grimaces ou des chatouilles peut devenir un rituel réservé à ces moments-là. Il sera attendus, captera l’intérêt du bébé et l’encouragera à être joyeux et attentif.
Quand je lui refuse quelque chose, ma fille de 1 an ne prend même pas le temps de pleurer, elle pousse un grand cri, ses lèvres deviennent bleues et elle devient molle comme une poupée de chiffon !
Quel parent ne craint pas le fameux « spasme du sanglot » ? Après des pleurs ou des cris, un bébé n’arrive plus à reprendre sa respiration, son visage change de couleur et il paraît perdre conscience. C’est très impressionnant ! Mais il ne court aucun risque. Après une courte apnée (qui vous semblera interminable), votre bébé expulsera l’air de ses poumons par réflexe. Trois gestes tout simples à réaliser, si un bébé a un spasme du sanglot : presser un gant de toilette mouillé sur son visage, lui caresser le dos, lui parler calmement. Il est important de rester tranquille afin qu’une fois la crise passée, votre bébé ne sente pas que cela peut avoir une emprise sur vous.
Toute grosse colère est épuisante. Alors quand la crise est passée, il est tout aussi important d’être là pour le bébé. Quand les derniers sanglots se sont évanouis, posez son doudou, sa sucette ou un biberon d’eau près de lui. Ce seront pour lui des signaux réconfortants, qui l’inciteront à se remettre de ses émotions tout en douceur.