Vidéo #4 : Dispute entre enfants : que faire ?

Comment aider ses enfants à partager leurs jouets ? Même si elles sont normales, les adultes préfèrent résoudre ou éviter les chicanes entre les enfants. Dans cet article, nous vous donnons les outils pour gérer la résolution de conflits au primaire (avec ses copains) ou au sein de la famille.

Pourquoi les enfants se disputent pour un jouet ?

Chez les bébés, beaucoup de leurs interactions passent par les mains. De plus, les jouets sont bien plus vivants et attractifs lorsqu’ils sont manipulés par un autre ! Les petits ont besoin de voir leurs besoins satisfaits immédiatement. Lorsqu’ils désirent quelque chose, ils le prennent, tout simplement. Ils ne tiennent pas compte des conséquences, car ils ne sont pas encore capables de se mettre à la place de l’autre. 

Lors d’une dispute pour un jouet, les enfants n’ont souvent pas la maturité pour exprimer leur mécontentement et leur désaccord. Il est alors plus facile d’avoir des gestes parfois un peu virulents, comme pousser, tirer, arracher des mains, taper… Les plus jeunes ne comprennent pas le sens du mot « prêter », ils n’ont pas compris que le jeu va être rendu après. De plus, ils ne font pas la différence entre ce qui est à eux ou à l’autre.

Au sein de la famille, ces conflits entre frère et sœur peuvent traduire de la jalousie ou un besoin d’attention. Certaines périodes sont compliquées pour les enfants, comme un déménagement, l’arrivée d’un bébé… L’enfant recherche la confrontation pour attirer l’attention de ses parents. Il teste vos limites et les siennes. 

Sachez qu’avant 4 ans, il est tout à fait normal pour un enfant d’avoir du mal à partager ses jouets. Ils doivent comprendre le « moi », qu’ils sont une personne à part entière, indépendante. 

Faut-il intervenir dans une dispute entre enfants pour un jouet ?

Lorsqu’on est témoin d’une chicane entre les enfants, on se pose tous cette question : doit-on intervenir dans les disputes et les conflits entre copains ou fratrie ? Nous sommes souvent tentés de les interrompre et de trancher, mais est-ce une bonne idée ? 

À l’école, les chamailleries entre copains sont fréquentes. C’est la maîtresse qui va gérer ces conflits, mais à la maison, assurez-vous que la dispute ne va pas trop loin et que votre enfant le vit bien. 

À la maison, nous vous conseillons d’abord une phase d’observation avant d’intervenir. Les enfants sont capables de résoudre leurs conflits seuls. Lorsque la dispute prend trop de proportions ou qu’ils commencent à avoir des gestes déplacés, il faut intervenir. D’abord avec un “STOP !” pour arrêter la situation. Pas besoin de demander ce qu’il s’est passé. Décrivez la situation en restant le plus neutre possible. “Je vois deux enfants qui se disputent pour leur jouet”. Cela va les aider à se sentir compris, sans prendre parti. 

Évoquez les émotions traversées par chaque enfant, essayez de les faire parler de ce qu’ils ressentent. Cela permet à chacun de prendre conscience des conséquences de leurs gestes et de leurs paroles. Grâce à leur empathie, ils vont se mettre à la place de l’autre. Pour que la chicane entre les enfants ne soit pas vaine, laissez-les trouver une solution par eux-mêmes. Avec les plus petits, on peut proposer plusieurs options pour les aider. L’idée est de trouver une solution qui soit équitable et validée par chaque enfant. 

Enfin, félicitez-les lorsqu’ils ont réussi à résoudre leur conflit. Cela va renforcer leur estime et les rendre fiers. Par exemple, faites remarquer une bonne entente ou quand ils jouent ensemble sans se disputer. Lors de votre intervention, essayez de rester calme et de ne pas crier plus fort qu’eux pour clore le conflit. Sinon, ils vont penser que c’est forcément celui qui crie le plus fort qui a le dernier mot. 

Pour apprendre à gérer les disputes des enfants au sein de la fratrie, nous vous recommandons le livre Ne tape pas ta sœur, ne crie pas sur ton frère, afin de les aider à mieux vivre ensemble. 

Comment apprendre à son enfant à partager ses jouets ?

Mini-série "Être parent autrement" : En imaginant deux versions d'une même scène de la vie quotidienne, chaque épisode témoigne de la possibilité de désamorcer efficacement des situations conflictuelles à laquelle tout parent se trouve un jour ou l'autre confronté. Huit situations du quotidien en vidéo pour comprendre les bienfaits d'une éducation positive pour son enfant… et pour soi-même !

Aider à éprouver de l’empathie

L’encourager à se mettre à la place de l’autre, se demander ce qu’il va ressentir. Pour cela, ne pas hésiter à nommer les émotions. “Enzo, tu es très heureux d’avoir ce jouet. Par contre, Zoé est très triste de ne pas pouvoir jouer un peu avec aussi.” Souvent, sans même demander quoique ce soit, les enfants vont se prêter au jeu d’eux-mêmes. 

Montrer l’exemple

D’abord en partageant vous-mêmes vos affaires, mais surtout en leur montrant comment résoudre ces situations conflictuelles. Lorsque les enfants sont petits, ils ont besoin que vous les aidiez à dénouer la dispute, à trouver un consensus qui convienne à tout le monde. L’idée n’est pas de gronder ou de prendre parti, mais bien de leur donner l’exemple d’une discussion constructive, qu’ils pourront mettre en application les prochaines fois. 

Enseigner comment patienter

Cela peut être très frustrant pour un enfant de devoir regarder son copain ou son frère jouer avec l’objet pendant qu’il l’attend. Montrez-lui comment patienter en attendant que ce soit à son tour de jouer. Ça sera beaucoup plus facile pour lui de prêter et il le fera plus volontiers. 

Donner les clés grâce au langage

Pour désamorcer un conflit ou même pour l’éviter, les enfants doivent être capables de s’exprimer. Parler de leurs envies, de leurs souhaits, de leurs émotions… Apprenez-leur à demander de jouer ensemble, de prêter un jeu, d’exprimer ce qui est à eux, ce qu’ils veulent ou pas. Afin d’aborder le sentiment de jalousie, nous vous recommandons Les petites histoires sur la jalousie, d’Isabelle Filliozat. 3 histoires à lire pour comprendre cette émotion et l’exprimer, dès 4 ans. 

Faire remarquer les points positifs

Par exemple, montrez à votre enfant la joie que cela procure à son copain qu’il partage ses jouets avec lui. Il se sentira fier et aura davantage envie de recommencer. Faites-lui remarquer qu’il est aussi très content de pouvoir jouer avec les jeux d’un autre enfant. 

Ne pas le forcer

Inutile d’obliger un enfant à prêter son jeu, surtout chez les petits. Votre enfant a le droit de ne pas avoir envie de prêter son jouet à son frère, son copain ou un autre enfant. Pour limiter les problèmes, vous pouvez proposer de mettre de côté certains jouets préférés lorsque vous avez de la visite à la maison. Les objets émotionnels comme le doudou n’ont pas lieu d’être partagés. De même, attendez un peu avant de lui demander s’il peut prêter le nouveau jouet qu’il vient de recevoir. 

Ne pas le punir

Votre but est qu’il prenne plaisir à jouer avec les autres, à partager. Il ne doit pas être contraint de le faire. Par conséquent, inutile de le punir s’il ne le fait pas, d’autant que rien ne l’y impose. Son jeu est à lui, pourquoi devrait-il le donner à un autre enfant s’il ne le souhaite pas ?

Les disputes entre enfants, que ce soit à l’école ou à la maison, font malheureusement partie du quotidien. Si partager ses jouets est impossible pour les tout-petits, cela reste difficile chez les plus grands. À nous de leur donner les clés pour éviter ou dénouer ces chicanes entre enfants.