Confiance en soi : bien sûr que tu vas y arriver !
L’estime de soi, la valeur que l’on s’attribue se forge très tôt, dès l’enfance, à travers le sentiment que l’on éprouve d’être aimé, reconnu, écouté par ses parents et son entourage. Mais aider l’enfant à se construire une image positive et à croire en lui n’est pas toujours facile.
Ma fille n’a pas confiance en ses capacités scolaires... Comment lui faire prendre confiance en elle ?
Quand j’étais petite, si je n’avais pas de bonnes notes à l’école, ma grand-mère me disait : « Ne t’en fais pas, tu pourras toujours vendre des cacahouètes sur le pont du Mont-Blanc. » J’entendais ainsi que son amour ne dépendait pas de mes résultats (donc ça enlève la pression) et que je m’en sortirais pour vivre ma vie (ce que me signifiait sa confiance en mes ressources). Cela dit, vous pourriez discuter avec votre fille de quelles capacités elle doute, sur la base de quoi (notes, remarques, auto-comparaison avec d’autres, etc.), de ses craintes sous-jacentes, et des ressources sur lesquelles s’appuyer.
Mon fils a 8 ans et souffre d’énurésie. Comment l’aider et l’encourager ?
Si tout problème physiologique a été écarté par le pédiatre, notez sur le calendrier les « épisodes » pour évaluer objectivement la fréquence, dédramatisez sans banaliser (ça concerne 10 % des enfants et ça passe en grandissant), expliquez et non culpabilisez, évitez les comparaisons avec la fratrie plus jeune (c’est humiliant) et donnez un rôle à votre enfant (par exemple de s’occuper seul de ses protections nocturnes). S’il a été propre plus que quelques mois avant de devenir énurétique, creusez un peu au niveau psychologique (chercher un facteur déclencheur). Invitez-le à grandir et à s’autonomiser en soulignant les avantages d’être grand et évitez que l’autonomie acquise fasse perdre intérêt et valorisation de votre part.
Je m’interroge beaucoup sur les punitions qu’il m’arrive d’octroyer à ma fille de 11 ans. Le désintérêt et la paresse commencent à prendre un peu trop de place au niveau scolaire et vie de famille.
Quand elle fait ce qui est attendu d’elle, est-ce reconnu et valorisé pour l’encourager à continuer ? Les punitions sont généralement motivantes non pas pour s’améliorer mais juste pour faire ce qu’il faut pour les éviter. Quelques règles devant être respectées par tous, parents compris, avec des conséquences prévues en cas de non-respect, cela me semble plus judicieux. Discuter de sa place, de son rôle, de ses attentes vis-à-vis de la vie de famille pourrait être une piste car à son âge la vie extra-familiale prend de plus en plus d’importance. Concernant l’école, l’élargissement des connaissances est-il valorisé et encouragé, en famille ? Privilégiez les questions du type « qu’as-tu appris d’intéressant aujourd’hui ? » plutôt que de vous centrer sur les notes obtenues. Regarder ensemble des documentaires sur des sujets qui la passionnent pourrait aussi être bénéfique.
À partir de quel âge faut-il se soucier de l’estime de soi de son enfant ?
Dès la naissance ! En effet, d’une part la qualité des réponses que l’on donne à l’expression de ses besoins lui procure un sentiment de pouvoir et de compétence et, d’autre part, l’intérêt mêlé de plaisir qu’on lui porte le valorise.
Comment lui donner confiance en sa valeur ?
En lui accordant suffisamment d’attention et d’écoute, en privilégiant des moments partagés agréables, en relevant ses qualités et compétences propres (en s’appuyant sur des faits observables qui soulignent l’attention témoignée). En lui disant le bonheur que vous éprouvez d’être son parent, qu’il/elle soit dans votre vie.
Mon enfant est timide, que faire ?
Ne pas l’étiqueter comme tel, surtout devant des tiers. S’il/elle est jeune, ne forcez pas les comportements sociaux qu’il/elle redoute mais expliquez entre quatre yeux, leur importance dans la vie sociale. Si la timidité persiste, en discuter avec lui/elle en cherchant les avantages et inconvénients qu’il/elle trouve et en définissant comment il/elle pense que vous pourriez l’aider.
Mon enfant se trouve trop maigre, trop grand... comment l’aider ?
Essayez peut-être d’abord de voir d’où vient ce jugement (critique, moquerie ou point de vue propre). Invitez ensuite votre enfant à imaginer ce qu’il dirait à son meilleur ami s’il était à sa place. Discutez avec lui/elle du rôle de l’apparence physique dans les relations affectives importantes. Cherchez avec lui/elle ses qualités (physiques ou non) à mettre en avant pour « compenser » ses « défauts ». Rappelez qu’en grandissant on change, que les critiques peuvent être signe de jalousie ou d’intérêt maladroitement exprimé, qu’il vaut mieux être aimé(e) qu’admiré(e) ou envié(e), que personne n’est parfait, et que beaucoup de photos sont retouchées.
Je punis régulièrement mon enfant, est-ce que je sape sa confiance en soi ?
En plus des châtiments corporels et de la culpabilisation, toute punition qui humilie est à éviter. Les interdits doivent être clairement exprimés et les conséquences des désobéissances, annoncées (par exemple : réparations ou brèves mises à l’écart). Les comportements souhaités sont à relever pour les renforcer. Pour plus de détails, renseignez-vous sur le Triple P® (pratiques parentales positives).
Ces réponses sont globales, donc à ajuster à l’enfant en question, selon son âge, sa place dans la famille, son histoire, etc. Mais les compliments ciblés, sur des qualités et des comportements observés, qui soulignent l’attention portée à l’enfant, auront toujours plus de poids que des compliments globaux ! Car chaque enfant est unique. Attention à l’usage des téléphones portables, et autres écrans qui captivent facilement, qui peut ainsi donner aux enfants le sentiment d’être gênants, inexistants, ou invisibles, ce qui péjore leur estime de soi et leur confiance en eux.