Mon enfant est-il précoce ?
Sur environ 450 000 enfants précoces scolarisés en France, trop peu sont identifiés comme tels à temps. La conséquence est très grave : près de la moitié des enfants précoces redoublent au moins une fois au cours de leur scolarité et un tiers connaît l’échec scolaire.
Un diagnostic bien codifié
Le psychologue va faire passer des tests de précocité à votre enfant : épreuves de personnalité et procédures de raisonnement notamment. Le but de ce bilan n'est pas de se focaliser sur le QI de l'enfant, quand bien même celui-ci serait supérieur à 130. Il s'agit de porter un diagnostic expliquant pourquoi l'enfant ne raisonne pas comme les autres et en quoi il risque d'avoir des difficultés pour entrer dans le « moule » scolaire.
Un enfant précoce est une « éponge sensorielle » et il fonctionne de façon intuitive : il trouve facilement la réponse à un problème qui lui est posé mais est souvent incapable d'expliquer comment il a trouvé ce résultat, car il ne raisonne pas en suivant le même cheminement que les autres enfants.
Le besoin de reconnaissance
Les enfants précoces se montrent généralement plus vulnérables et plus fragiles que les autres enfants, ils ressentent tout de façon exacerbée. L'entourage doit absolument reconnaître leur singularité. Or à l'école, les instituteurs n'ont pas forcément le temps ni les moyens de s'occuper d'eux à titre particulier, surtout si la classe est déjà chargée.
Vous avez la possibilité de vous tourner vers une école adaptée. Ce type de structure ne relève pas du « parc à surdoués » comme on l'entend dire parfois, mais permet de prendre en compte le mode particulier de réflexion, la soif de comprendre et de savoir ainsi que la très grande sensibilité de ces enfants. Le but est d'éviter qu'un enfant précoce se renferme et « gâche » sa vie scolaire.
Le déni de précocité
Vous pourrez être confronté dans vos démarches à des personnes qui ne veulent pas reconnaître la précocité sous prétexte que cette singularité va à l'encontre d'un idéal égalitaire. Il faut leur rappeler que la précocité est médicalement reconnue et que refuser de la prendre en compte peut aboutir à une catastrophe : l'enfant précoce non reconnu est en grande souffrance psychologique et finit par « éteindre » toutes ses facultés intellectuelles pour se fondre dans le groupe qui l'entoure. C'est un immense gâchis dans lequel certains voient une forme de maltraitance.
(photo © Liza McCorkle / istockphoto)