Vidéo #2 : Mon enfant fait un caprice au magasin : comment faire ?

En cause, ce jouet que vous refusez de lui acheter. Les clients du magasin vous regardent, vous vous sentez un peu honteux… C’est la panique ! Comment mettre un terme au caprice de votre enfant dans ce magasin bondé ? D’ailleurs, est-ce vraiment un caprice ? Dans la mini-série de vidéos « Être parent autrement », nous décryptons des situations du quotidien pour comprendre les bienfaits d’une éducation positive pour toute la famille. Votre enfant fait un caprice dans un magasin et vous ne savez pas comment gérer cette crise de colère ? Nous vous donnons des conseils et ressources utiles pour anticiper, mais aussi pour désamorcer la situation avec bienveillance !

Qu’est-ce qu’un caprice d’enfant ?

Ce que l’on appelle couramment caprice d’enfant est en réalité une étape naturelle du développement de l’enfant. Lorsque l’enfant fait une crise de colère, c’est qu’il ne parvient tout simplement pas à gérer certaines émotions fortes. Il peut ainsi se mettre à pleurer, crier, hurler, se jeter par terre, vous envoyer à la figure ce qui lui tombe sous la main ou encore mordre ou frapper.

Impressionnant, le caprice d’enfant n’en est pas moins compréhensible. En effet, il intervient souvent lorsque l’enfant est confronté à des situations frustrantes ou ne se sent pas bien. Fatigue, faim, état fébrile, contrainte, colère, peur, ennui, solitude sont autant de déclencheurs d’une crise de colère de la part de votre petit. En cause : des émotions et sensations trop puissantes à son échelle d’enfant, qu’il ne parvient ni à exprimer, ni à canaliser. Loin d’être destiné à vous rendre la vie impossible, le caprice de votre enfant, même en plein magasin, nécessite toute votre attention.

Pourquoi un enfant fait-il des caprices dans les magasins ?

Vous redoutez d’aller faire les courses avec votre progéniture et vous vous demandez pourquoi diable un enfant fait-il des caprices dans un magasin ? Eh bien le supermarché est, pour lui, un lieu à la fois merveilleux et plein d’interdits ! Imaginez-vous une sorte de caverne d’Ali Baba remplie de jouets, de nourriture, de bonbons… La tentation est alors à son comble pour votre petit, surstimulé, mais il se retrouve confronté à votre « non ».

Or, un jeune enfant n’est pas en capacité de différer son besoin et de gérer calmement les émotions qui l’assaillent. Son désir d’obtenir tel jouet est si fort qu’il prend toute la place et lorsque votre petit se retrouve confronté à votre refus, il est incapable de contrôler ses émotions. Son cerveau n’a pas la maturité nécessaire pour être « raisonnable ». 

En outre, les boutiques ou centres commerciaux sont souvent des lieux où l’enfant est soumis à des nombreuses stimulations visuelles et auditives. Il peut également y faire très chaud. Bref, le cocktail parfait pour un trop-plein d’émotions désagréables !

Comment prévenir les crises de colère au supermarché ?

Mieux vaut donc commencer par anticiper une potentielle crise avant de prendre la route du magasin. Pour éviter que votre enfant fasse un caprice au magasin, mettez toutes les chances de votre côté avec ces quelques conseils.

Expliquez les règles à votre enfant

Avant de partir, vous pouvez expliquer clairement à votre enfant les règles de votre sortie au magasin. Par exemple, dites-lui que vous ne prendrez que les produits qui sont sur la liste. Précisez-lui également que vous n’achèterez pas de jouet, mais que celui-ci pourra faire l’objet d’un prochain cadeau, pour Noël ou son anniversaire. Et dites-lui que vous comptez sur son aide pour vous aider à remplir le caddie ! 

Exposez-lui le planning de la sortie

Les enfants aiment prévoir et anticiper : avoir un cadre les rassure. Il en est de même lorsque vous partez en sortie. S’il sait lire, montrez-lui la liste des courses et expliquez-lui le parcours de votre expédition au magasin.

Prévoyez un goûter et une distraction

Pour prévenir le maximum de tentations et éviter que votre enfant ait faim en plein rayon biscuits, pensez toujours à prendre une collation dans votre sac. Un petit goûter, une bouteille, mais aussi un livre ou son jouet préféré sont autant de distractions qui détournent son attention des rayons alléchants.

Occupez-le et responsabilisez-le

Afin de valoriser votre enfant et de l’occuper sainement, confiez-lui quelques missions durant vos courses, en fonction de son âge. Choisir entre 2 sortes de yaourts, peser les fruits et coller l’étiquette sur le sachet… Avec un mini-chariot, c’est encore mieux ! 

Adaptez votre sortie

Adapter votre sortie selon l’âge, l’état de forme ou émotionnel de votre petit permet d’éviter que votre enfant ne fasse un caprice en plein magasin. Il est fatigué et vous devez sortir à l’heure de sa sieste ? Repoussez votre départ ou écourtez vos courses au maximum. Vous sentez que votre enfant commence à s’impatienter ? Il est temps de partir… 

Comment réagir quand son enfant fait un caprice dans un magasin ?

Mini-série "Être parent autrement" : En imaginant deux versions d'une même scène de la vie quotidienne, chaque épisode témoigne de la possibilité de désamorcer efficacement des situations conflictuelles à laquelle tout parent se trouve un jour ou l'autre confronté. Huit situations du quotidien en vidéo pour comprendre les bienfaits d'une éducation positive pour son enfant… et pour soi-même !

Malgré toutes vos précautions, votre enfant fait un caprice dans le magasin et vous devez gérer sa colère ? Nous vous offrons quelques astuces pour désamorcer la crise.

Accueillez ses émotions

La seule chose dont votre enfant a besoin en pleine crise, c’est d’être assuré de votre soutien. Tentez de l’apaiser par des paroles calmes et essayez de lui faire mettre des mots sur ce qui cause sa colère. Aidez-le à mettre un nom sur ses émotions : « Je comprends que tu te sentes frustré de ne pas pouvoir avoir ce jouet… ». L’empathie est fondamentale lors de ce moment douloureux pour votre enfant, qui est alors envahi par de trop intenses émotions. Et ce, même si l’objet de son désir vous semble disproportionné ou que la moitié des clients du supermarché vous observe… Courage !

Sollicitez son imagination pour différer son envie

Cette méthode est efficace lorsque vous devez faire face au caprice de votre enfant en plein magasin. Une fois les mots mis sur ses émotions et après une phrase emphatique, essayez de solliciter l’imagination de votre petit. Il vous dit vouloir cette peluche ? Proposez-lui de la demander pour son prochain anniversaire, par exemple. Encouragez-le ensuite à imaginer ce qu’il pourrait faire avec. « Elle serait jolie sur ton lit… Tu pourrais lui lire des histoires et lui faire beaucoup de câlins ! » Les enfants aiment imaginer : c’est une bonne façon de les ramener vers une émotion bien plus agréable et de détourner leur attention de la frustration immédiate. La pression redescend !

Mettez votre enfant à contribution

Demandez ensuite à votre enfant de reposer l’objet du délit, le cas échéant, puis donnez-lui une nouvelle mission : choisir ses céréales préférées, par exemple ! Il est maintenant temps de le rendre de nouveau acteur et de le mettre à contribution pour qu’il se sente investi et grand. Félicitez-le d’être parvenu à se calmer !  

Restez ferme dans votre décision

Il peut être tentant de couper court à la crise de colère de votre enfant en lui offrant ce qu’il demande. Bien sûr, vous n’êtes pas infaillible ! Gardez néanmoins en tête que rester sur votre position initiale permet à votre petit d’expérimenter la frustration et le refus. Cette étape est indispensable pour son développement : vous fixez des limites claires et expliquées, et vous vous y tenez. Votre enfant sait ainsi qu’il peut compter sur vous et il apprend peu à peu, avec vous, à affronter ses émotions. 

Prenez un temps de discussion au retour

Mettre des mots sur ce qu’il s’est passé est important : cela permet à votre enfant de commencer à connaître et nommer ses émotions. Invitez votre petit à expliquer ce qu’il a ressenti, et aidez-le à verbaliser, en parlant à sa place s’il n’y parvient pas. Vous pouvez ensuite lui suggérer des solutions à mettre en place lors de la prochaine crise. Enfin, n’oubliez pas de terminer avec un gros câlin : oui, vous l’aimez quoiqu’il arrive ! Votre refus d’acheter le jouet ou les bonbons ne signifie pas que vous ne l’aimez pas, mais simplement que vous respectez les règles fixées.

Vous êtes maintenant parés pour prévenir et gérer les colères de votre petit dans ce moment délicat. Si votre enfant refait un caprice au magasin, vous saurez affronter la crise avec empathie, fermeté et bienveillance. Bravo à vous !