Le dépistage visuel
En maternelle ou en primaire, un écolier sur huit présente un trouble de la vision.
Vous ne pouvez malheureusement pas trop compter sur l'examen de dépistage en grande section de maternelle : en raison du manque d'effectif des médecins scolaires, trop d'enfants n'en bénéficient pas. Vous devez donc surveiller votre enfant et consulter l'ophtalmologiste en cas de doute. (Les enfants de moins de 16 ans ne sont pas concernés par la réforme de la Sécurité Sociale et la mise en place du « parcours de soins ». Vous pouvez consulter directement ce spécialiste sans passer par votre médecin traitant.)
Les signes d'alerte
La plupart du temps, surtout s'il s'agit d'un trouble léger, l'enfant n'a pas conscience de ses difficultés. Il s'est habitué à « voir » ainsi et ne se plaint pas obligatoirement d'une gêne. Certains signes doivent vous alerter : régulièrement votre enfant fronce les sourcils, il cligne des yeux, il louche en regardant un livre, il dessine le nez collé au cahier, il a souvent les yeux rouges qui piquent ou qui pleurent ainsi que des maux de tête (ou des douleurs à la nuque) en fin d'après-midi...
Une étude réalisée par la caisse d'assurance maladie de Lille et portant sur 28 000 enfants de 3 et 4 ans a montré que 6 % d'entre eux étaient astigmates : comme leur cornée est ovale (au lieu d'être arrondie), ces enfants voient flou quelle que soit la distance, d'où la fréquente confusion de certaines lettres comme « D » et « O », « P » et « R », etc.
L'existence d'un strabisme – chez 1 % des enfants – mérite également un avis médical si cela n'a pas encore été fait, car ce trouble s'accompagne près de 8 fois sur 10 d'une hypermétropie (gêne à la vision de près).
Sachez enfin que si l'un ou les deux parents ont eux-mêmes des troubles visuels, la probabilité que l'enfant soit atteint augmente.
Corriger au plus vite !
La vue est celui des 5 sens le plus sollicité pour apprendre à déchiffrer correctement les lettres puis les mots. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que les jeunes lecteurs qui apprennent le mieux sont ceux qui présentent le moins de troubles visuels (avec ou sans correction), comme l'a montré une étude menée à Beauvais sous l'égide de l'Association nationale pour l'amélioration de la vue (Asnav).
(photo D.R.)